Derniers Sacrements by Arlidge M. J

Derniers Sacrements by Arlidge M. J

Auteur:Arlidge M. J.
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions France Loisirs
Publié: 2019-03-21T16:00:00+00:00


74

La puanteur était insoutenable. Tandis qu’ils forçaient au levier la porte blindée, l’odeur âcre, industrielle, la frappa de plein fouet, lui donna la nausée. Gabrielle se couvrit le nez et la bouche d’un masque et se tourna pour vérifier que Miller était prête. Elles avaient l’air ridicule, toutes les deux vêtues de combinaisons stériles et de surchaussures tandis qu’elles braquaient lampe torche et pistolet devant elles, mais elles n’avaient pas le choix. S’il s’agissait de la scène de crime primaire, elles devaient prendre garde à ne pas la contaminer, tout en veillant à se protéger. Selon Gabrielle, il n’y avait personne à l’intérieur – la caravane était froide et tranquille – mais elle ne voulait courir aucun risque, surtout avec un jeune officier à ses côtés.

— À trois. Un, deux, trois…

Gabrielle fonça à l’intérieur en pointant sa lampe et son arme. Un mouvement sur la gauche la fit se tourner mais ce n’était qu’une ombre qui dansait sur le mur. Elles avancèrent, Gabrielle couvrant le côté gauche, Miller le droit. Elles marchaient à pas prudents en scrutant l’obscurité en quête d’un signe de vie. Mais il n’y avait personne ici – l’endroit était désert et vide, en dehors d’une pile de produits et d’appareils ménagers dans un coin.

Gabrielle éclaira le matériel entassé. Une lessiveuse à moquette qui avait connu des jours meilleurs, avec un tuyau tordu… D’autres accessoires, en revanche, paraissaient flambant neufs. Des protections pour chaussures et des combinaisons. Des bâches en plastique et des gants en latex. Gabrielle s’accroupit pour examiner ces derniers, repensant aux marques sur le cou de Jacob Jones causées par son allergie au latex. Le corps de Rochelle portait-il aussi les traces d’une utilisation de gants en caoutchouc ? Aucune empreinte ni aucune fibre n’avait été relevée dessus mais Gabrielle nota dans un coin de sa tête d’interroger Aaron Holmes sur ce point spécifique à la première occasion.

À côté du tas de bâches en plastique se trouvait un énorme bidon. Gabrielle y projeta le faisceau de sa lampe et découvrit toute une série de symboles d’avertissement sur la toxicité de son contenu, ainsi que le nom de la substance : hypochlorite de sodium.

— Qu’est-ce que c’est que ce truc ? demanda Miller en lisant l’étiquette par-dessus son épaule.

— De la Javel industrielle. Mais je ne vois pas bien l’utilité pour nettoyer une moquette.

Gabrielle s’éloigna du bidon et éclaira le sol.

— Et pourquoi y en a-t-il autant ?

Elle s’arrêta et se pencha pour observer de plus près les surfaces planes de la caravane. Pour un pied-à-terre à l’abandon, l’endroit était d’une propreté immaculée, sans un grain de poussière. Redmond était-il un maniaque du ménage ou cette hygiène impeccable dissimulait-elle des agissements plus glauques ? Le faisceau de Gabrielle s’arrêta sur un tuyau de canalisation, dans l’angle droit de la caravane.

— Donnez-moi un coup de main, voulez-vous ? dit-elle en s’en approchant.

Le conduit était surmonté d’une lourde grille métallique. À elles deux, elles la soulevèrent sans difficulté et Gabrielle braqua sa lampe à l’intérieur. Le tuyau descendait, large et profond, sur au moins un mètre cinquante avant de s’enfoncer dans l’eau.



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